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Le 3 septembre 2024, nous fêtons les 130 ans de la naissance de Marie Dubas. Cette chanteuse fantaisiste très célèbre dans les années 1930 a marqué l’histoire du music-hall et de la chanson par son rapport avec le public, sa façon de « vivre » et « mimer les chansons » en dansant et ses choix de textes, souvent graves, qu’elle rendait drôle par son interprétation.

En 2015, Serge Hureau avait interviewé son fils, François Bellair, grâce à qui de nombreux enregistrements inédits de sa mère ont pu être réédités.

Cet entretien en 4 parties est à retrouver sur YouTube.

Partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=xjylRXt9f78

 

Partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=8bCryTkC8nM

 

Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=hX_KS-oPh28

 

Partie 4 : https://www.youtube.com/watch?v=vgF-7XrjzbY&t=3s


Marie Dubas (3 septembre 1894 – 21 février 1972)

Née à Paris en 1894, d'un père tailleur d'origine juive polonaise, Marie Dubas débute une carrière de comédienne au théâtre. Elle commence à chanter en 1917, au cabaret Le Perchoir. En 1920, elle est engagée au théâtre Cluny, dans des rôles lyriques, qui lui permettent de développer ses qualités vocales. En juillet 1921, elle chante dans la revue « Dans un fauteuil », au Casino de Paris, aux côtés de Maurice Chevalier, puis à l'automne suivant dans une autre revue avec Mistinguett. En 1923, elle interprète avec Yvonne Printemps, « L'amour masqué », comédie musicale écrite par Sacha Guitry. En mars 1924, elle incarne Zuzu dans l'opérette « La Danse des libellules » de Franz Léhar.

Elle enchaîne opérettes et comédies musicales, avant qu'un accident vocal ne la contraigne à s'orienter vers le music-hall. Elle se rode durant l'été 1927, en province, avec un tour de chant et le 23 septembre 1927, affronte le public de l'Olympia, où elle fait un triomphe. Elle y interprète Pedro ! (Jean Rodor/Joseph Gey), une chanson fantaisiste qui restera le clou de son répertoire. En octobre 1928, elle chante sur la scène du théâtre de l'Empire. Elle participe à des revues aux Folies-Wagram en 1928, au Casino de Paris en 1929, au Concert-Mayol (avec Lucienne Boyer) et au Moulin de la Chanson en 1930. Du 25 au 29 novembre 1929, elle retourne à l'Empire et y interprète de nouvelles chansons : C'est si bon quand c'est défendu (Paul Colline/Maurice Roget), Butterfly Tox (Albert Evrard), Quand je danse avec lui (Gabriello/Eblinger) ... Le 2 octobre 1931, sur la même scène, elle crée un de ses plus gros succès, Le doux caboulot (Francis Carco/Jacques Larmanjat). En mai 1932, elle mène la revue du Casino de Paris, « Sex Appeal » Paris 32, dans laquelle elle chante : Marie Marie, Je veux mon nom sur l'Obélisque, Tu me plais, Le jazz me porte à la peau... Le 20 mars 1933 elle donne un récital au Théâtre des Champs-Élysées avec 35 chansons et poèmes dont La Mauvaise prière. Elle se produit ensuite à l'Alhambra, à Bobino et à l'Européen. Elle y crée Départ et Le vieux phonographe (Rosemonde Gérard/Tiarko Richepin). Elle remporte un triomphe en juin 1936 à l'ABC avec Le fanion de la légion (Raymond Asso/Marguerite Monnot) et Mon légionnaire (Raymond Asso/Marguerite Monnot), qu'Édith Piaf s'empresse alors d'incorporer à son répertoire.

Marie Dubas ne cesse de se produire sur scène à Paris et en tournée jusqu'en juin 1939. Elle s'embarque ensuite pour l'Amérique du Sud. Surprise par la déclaration de guerre, elle y reste jusqu'au début 1940. Elle séjourne ensuite au Portugal. Le 3 octobre 1940, le gouvernement de Vichy promulgue le premier décret contre la population juive. Marie Dubas est interdite de scène et de radio. Elle est condamnée à chanter à l'étranger, notamment au Maroc. Elle arrive tout de même à passer en zone libre et à s'y produire. Les rafles se multiplient après celle du Vel' d'Hiv' (juillet 1942), même en zone libre. Marie Dubas se réfugie en Suisse et s'installe à Lausanne, où elle retrouve Renée Lebas. Elle continue la scène (Moulin Rouge de Genève, Théâtre Municipal de Lausanne...) et chante beaucoup à la radio. Début 1944, elle crée à Radio-Genève, Ce soir je pense à mon pays, une chanson autobiographique, composée par Philippe Gérard sur un texte de François Reichenbach. En janvier 1945, Marie Dubas rentre à Paris. Sa sœur a été fusillée et son neveu déporté. Elle fait sa rentrée à l'A.B.C. dès le 19 janvier.

Elle renoue avec le succès en mars 1946 sur la scène de l'Etoile. Elle continue de chanter jusqu'en 1958, mais refuse d'enregistrer. Elle décède le 21 février 1972.

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Marie Dubas

Hommage