Capable d’admiration pour les autres, il contribuait à les faire connaître et à les rendre célèbres. Il inventa le Groupe des Six, histoire de rendre service à cinq compositeurs et une compositrice encore peu connus du grand public. Il participa à la renommée de Picasso, comme à celle de Max Jacob, Satie et Poulenc avec qui, dans un principe d’égalité, il se mit à l’ouvrage. En complicité de leur même « amour de l’amour », il comprenait parfaitement Édith Piaf, qu’il initia à la poésie, tout comme Suzy Solidor la sulfureuse et Marianne Oswald à la voix cassée, dont il fit une tragédienne. Il fut l’un des plus farouches défenseurs de la beauté noire et solidaire avec Joséphine Baker, lors de son apparition à Paris à la faveur de l’historique et bientôt centenaire « Revue nègre ». Il soutint sans réserve la jeunesse : Radiguet, Trenet ou le bien moins connu André Beaurepaire. 

Qu’ils aient été de basse ou haute extraction, voleur ou mécène – qu’ils aient été Jean Genet ou Francine Weissweiller -, tous et toutes furent ses amis. Toujours prêts aux relations qui élèvent, Jean Cocteau a entretenu la tolérance des différences et des points communs, des singularités et familiarités : c’est en cela qu’en 2023 toujours, 60 ans après sa mort, on se reconnaît en lui.

PROGRAMME

Parade (d'Erik Satie, sur un argument de Jean Cocteau - extraits, 1917)

La Diva de l'Empire (P : Dominique Bonnaud & Numa Blès / M : Erik Satie, 1919, éd. Rouart-Lerolle & Cie / Salabert)

Le tango de Fratellini (P : Jean Cocteau / M : Darius Milhaud, extrait du Bœuf sur le toit, ballet, 1919) 

Moulin-Rouge (P: Jacques Larue/M: Georges Auric, 1953 éd. ScreenGems/EMI)

Le Chat (Le Bestiaire, P : Guillaume Apollinaire / M : Louis Durey, 1919)

Sans feu ni lieu (Chansons de négresse n° 3, P: Jules Supervielle/M: Darius Milhaud, 1936)

Chanson des quatre (P : J.-R. Bloch / M : Arthur Honegger, 1937, Ed. Deiss / Salabert, du film La construction d'une cité)

Quand-même (P : Louis Poterat et Albert Sorre / M : Jean Wiener, Roger Desormière, 1936, Cocconcelli)

Hôtel (Banalités n°2, P : Guillaume Apollinaire / M : Francis Poulenc, 1940, Max Eschig) à Marthe Bosredon

La Rue chagrin (P : Denise Centore / M : Germaine Tailleferre, 1955, éd. Tropicales)

Chanson de marins (P : Jean Cocteau, Raymond Radiguet / M : Henri Sauguet, 1933, Ed. Smyth) à Marianne Oswald

Batterie (poème de Jean Cocteau, 1917)

Toréador (P : Jean Cocteau / M : Francis Poulenc, 1933, éd. R. Deiss I Ed. Salabert) à Pierre Bertin (« caricature de la chanson de music-hall », F. Poulenc)

Pedro [extrait] (P : J. Gey / M : Jean Rodor, 1926, Les nvelles éd. Méridian) (répertoire Marie Dubas)

Es regnet (P : d’après Jean Cocteau / M : Kurt Weill, 1933)

Anna la bonne (chanson parlée de Jean Cocteau, 1938) à Marianne Oswald

Mes sœurs, n’aimez pas les marins (P:  Jean Cocteau /M: Wal-Berg, 1935) à Marianne Oswald

Attendre (chanson parlée, 1937) à Suzy Solidor

Valse langoureuse (P : Jean Cocteau / M : Jean Françaix, 1942, pour le film Le lit à colonnes de Roland Tual)

Jouer du bugle (Parisiana n°1, P : Max Jacob / M : Francis Poulenc, 1954 chez Rouart-Lerolle / Ed. Salabert) à la mémoire de Pierre Colle 

Fêtes galantes (P : Louis Aragon / M : Francis Poulenc, 1944, éd. Rouart-Lerolle & Cie) à Jean de Polignac

Lis ton journal (chanson parlée de Cocteau, 1937, matrice du Bel indifférent écrit pour Piaf)

Monsieur sans souci (P : Jean Nohain/ M: Francis Poulenc, 1937 éd. Enoch) à Jean de Polignac

Papa pique et maman coud (P : Charles Trenet / M : Charles Trenet et Antonio Matas, 1940, éd. Raoul Breton) avec un exergue de Cocteau

Chanson parlée (« Il y a des paroles / Qui valent des chansons », P : Jean Cocteau, années 1930) pour Jean Marais

Pigeon vole (P : Charles Trenet / M : C. Trenet & Paul Misraki, 1937, éd. Raoul Breton)